expresso : le mentorat

été 2019

16

Dans ce numéro : LE MENTORAT

MENTORAT le CHEZ EXP

Se frayer un chemin dans l’industrie du génie-conseil peut être intimidant pour les jeunes ingénieurs, et parfois même pour les plus aguerris. Être guidé et conseillé par un intervenant chevronné et proactif dans celle-ci peut changer la donne pour un nouvel employé et lui ouvrir la voie vers une belle et longue carrière. chez EXP, soit celui de premier vice-président de secteur et celui d’administrateur au sein du conseil d’administration de l’entreprise. La combinaison de ces deux rôles me procure une perspective unique au chapitre du mentorat, une responsabilité qui fait partie intégrante de mon rôle de direction. En effet, en tant que membre du conseil d’administration d’EXP, j’ai également le privilège de côtoyer des leaders chevronnés, certains d’entre eux étant des employés d’EXP qui ont pu s’illustrer et gravir les échelons au sein de l’entreprise. Je sais donc que nos employés peuvent bel et bien réaliser leurs ambitions – et que les possibilités sont infinies. Ainsi, aider les membres de mon équipe à se perfectionner, à élargir leur expérience et à mettre l’accent sur le service à la clientèle, revêt une importance capitale pour moi puisque cela leur permet d’accroître leur efficacité et de faire progresser leur carrière. Dans un secteur en constante évolution comme le nôtre, nous devons être en mesure de nous adapter et de demeurer accessibles si nous souhaitons satisfaire et J’ai la chance de jouer deux rôles

PRÉSENTATION

surpasser les attentes des clients. J’estime qu’il m’incombe de transformer les observateurs de projet en gestionnaires de projet. Cette façon de faire incite les employés à donner leur avis et à participer activement aux processus au lieu d’être relégués au rang de spectateurs. La volonté de communiquer ouvertement et honnêtement se traduit par des projets gagnants et la satisfaction générale des clients. Dans ce numéro, nous rendons hommage aux mentors d’EXP, aux personnes qui ont choisi de transmettre leurs connaissances et d’accompagner la nouvelle génération d’ingénieurs, d’architectes et de professionnels des services partagés. Chaque article est né du désir d’un employé de remercier la personne qui a joué un rôle marquant dans sa carrière en le guidant et en l’aidant à s’accomplir et à se surpasser.

Bonne lecture !

Lloyd Gonsalves, P.Eng. Premier vice-président, Sols, matériaux et environnement | Brampton, ON

Nadia Abou ( auteure ) Ashley Brown ( auteur ) Megan Konys ( graphiste ) Emmanuelle Landry ( éditrice ) Marie-Hélène Laneville ( traductrice ) Patrick Lavin ( photographe ) Mireille Simard ( auteure )

6 ILLUMINER LA VOIE Aram Ebben + Dawn Brown

Alam Ansari Dawn Brown Derek Chan Vinod Patel Julie Pellerin Maxime Primeau Alyssa Quach Louise Quesnel Maryse Rios Matthew Schoenherr Thanh Tran Jocelyn Voyer Ben Weiss Joshua Wludyka COLLABORATEURS L’ÉQUIPE D’EXPRESSO Gaétan Couture Manuelle Croft Christina Cruz Ivan Dvorak Mark Dvorak Aram Ebben Aly Elgayar Dara Epstein Alex Gallegos Leah Geanopulos Pierre-François Giroux Lloyd Gonsalves Pietro Guerra Claude Hudon Kamlesh Kumar Gary Landry Margaret Luley Anastasia Markevich Mickey Misra Arka Mukherjee Daniel Nappert Charles O’Neil Luc O’Neil Yacinthe Parent Juan Pastrana

8 L’ÉNERGIE GRAVITATIONNELLE DU MENTORAT Ben Weiss + Derek Chan 10 L’ART DE CRÉER DES LIENS Gaétan Couture + Jocelyn Voyer

12 IL FAUT SAVOIR GAGNER LA CONFIANCE Gary Landry + Joshua Wludyka

LE MENTORAT PAR OSMOSE Vinod Patel + Kamlesh Kumar 14

4 | EXPRESSO

16 LE PILIER DE L’ÉQUIPE EN STRUCTURES Luc O’Neil + mentorées et mentorés

26 QUAND L’ÉLÈVE DÉPASSE LE MAÎTRE, C’EST MISSION ACCOMPLIE Daniel Nappert + Julie Pellerin 28 LORSQUE LE COURANT PASSE Arka Mukherjee + Thanh Tran 24 LORSQUE LA LIGNE EST TRACÉE D’AVANCE Claude Hudon + Manuelle Croft, Pietro Guerra

18 UN GUIDE, UN MENTOR ET UN AMI Matthew Schoenherr + Juan Pastrana

20 DES ATOMES CROCHUS QUI MÈNENT DROIT DEVANT Alam Ansari + Aly Elgayar 22 QUAND LE MENTORAT SERT DE TREMPLIN À LA COLLABORATION Christina Cruz + Anastasia Markevich

TABLE DES MATIÈRES

30 TRANSFERT DE CONNAISSANCES,

MENTORAT ET AMITIÉ Matt Epstein + Margaret Luley, Alex Gallegos

LE MENTORAT | 5

ILLUMINER LA VOIE

ARAM EBBEN, IALD, CLD, LEED AP Directeur, Conception d’éclairage Orlando, FL DAWN BROWN, IALD, LC Conceptrice d’éclairage principale Hamilton, ON

MENTOR |

Mentorée |

« Pour être un bon dirigeant, il faut d’abord être un mentor », affirme Aram Ebben, directeur en conception d’éclairage à notre bureau d’Orlando. Pour lui, soutenir les autres afin qu’ils puissent réaliser leur plein potentiel n’est pas un processus auquel il doit réfléchir longtemps. C’est tout simplement naturel. Aram a participé aux conceptions primées de la station de métro aérien Washington Wabash de la CTA, de la marina Albany aux Bahamas et du parc Doha Grand Park, au Qatar. Pour les concepteurs d’éclairage comme lui, il est important de continuer, tout au long du processus de conception architecturale, à faire place à des idées novatrices qui pourront être appliquées à l’étape de la réalisation. Les concepts d’éclairage primés élaborés par l’équipe d’Aram ne sont pas que le résultat de

d’éclairage. Elle a accepté l’invitation et n’a jamais remis sa décision en question. Il ne tient pas au hasard qu’Aram soit devenu un mentor. Toute sa vie il s’est posé la question suivante : « De quoi sera fait l’héritage que je laisserai derrière moi ? » Ce qu’il laissera derrière c’est, pour ses deux filles, le souvenir d’un père sur qui elles auront toujours pu compter, pour ses clients, des projets d’éclairage qui offrent des expériences uniques et mémorables, et pour celles et ceux qui ont travaillé avec lui, le bagage de connaissances qu’il leur a transmis ainsi que le désir d’en faire autant à leur tour. Fils d’une mère monoparentale, son dévouement à l’égard des autres il le tient de sa mère qui lui a appris à toujours faire passer les besoins des autres avant les siens. L’homme qu’il est devenu perpétue les valeurs qu’elle lui a enseignées. Veiller sur les autres et travailler de son mieux sont deux de celles qui le guident dans son rôle chez EXP. Convaincu qu’un employé est bien plus qu’un taux d’utilisation, il cherche à identifier quels sont les objectifs qui les motivent à créer et à évoluer, puis il les aide à les atteindre. Quand il a demandé à Dawn quel était l’héritage qu’elle souhaitait laisser derrière elle, elle lui a répondu qu’elle voulait créer des projets d’éclairage sans pareils pour le compte d’EXP. Des projets qui font tourner les têtes et devant lesquels les gens ne peuvent que s’arrêter

Aram Ebben

Aram et sa mère, Liz

l’ingéniosité de ce dernier. Ce qu’ils mettent en lumière c’est tout ce qu’il a fait pour guider et paver la voie aux autres. Conceptrice d’éclairage principale à notre bureau de Hamilton, ce que Dawn Brown avait toujours cherché à apporter à un projet c’est son expertise technique, mais aussi son sens de l’esthétique. Alors qu’elle ne croyait pas que faire les deux était possible, elle a été invitée par Aram à se joindre à l’équipe de concepteurs et conceptrices

6 | EXPRESSO

Membres de notre équipe de conception d’éclairage

« POUR ÊTRE UN BON DIRIGEANT, IL FAUT D’ABORD ÊTRE UN MENTOR. »

Aram Ebben

pour admirer les subtilités et la beauté de la lumière. Lorsque Dawn s’est jointe à EXP il y a dix- huit ans, occuper un poste de direction comme celui qu’elle occupe aujourd’hui ne faisait pas partie de son plan de match. Elle est reconnaissante à l’endroit d’Aram et de son approche réfléchie au mentorat qui ont contribué à la faire évoluer dans son rôle et à atteindre l’équilibre dont elle jouit à la maison. Mère monoparentale elle-même, c’est à travers les enseignements d’un mentor élevé par une autre mère monoparentale que Dawn a appris que le travail soutenu et un bon équilibre travail-famille créent des gestionnaires efficaces. Elle raconte qu‘Aram l’a guidée, pas à pas, à travers les étapes qui ont fait d’elle une gestionnaire efficace et qui lui ont permis de devenir

un membre clé de l’équipe de conception. Une équipe au sein de laquelle elle veille aujourd’hui à ce que personne ne travaille dans l’ombre d’une autre personne. Chaque héritage doit être nourri et Aram le fait en prenant régulièrement des nouvelles de son équipe. Il s’investit dans leur croissance, notamment en prenant le temps de comprendre ce que sont leurs objectifs personnels et professionnels. Ensuite, il les aide à bâtir leur propre héritage.

Dawn et son fils, Marcus

LE MENTORAT | 7

L’ÉNERGIE GRAVITATIONNELLE DU MENTORAT

En tant que chargé de projet, Ben travaille avec plusieurs ingénieurs juniors en géotechnique. Il a immédiatement constaté chez Derek un potentiel énorme qui lui permettrait de jouer un rôle plus vaste au sein de l’entreprise. C’est à ce moment que Derek a commencé à poser de nombreuses questions, et pas seulement au sujet du projet qui l’occupait alors. Il cherchait constamment les occasions qui lui permettraient de voir, de faire et d’apprendre de nouvelles choses. Aujourd’hui, dès que l’occasion se présente, il se rend sur le chantier pour voir les travaux de lui-même et rencontrer les gens qui participent. « J’étais justement sur le chantier hier, raconte Derek. En discutant avec l’entrepreneur j’ai appris l’existence d’une nouvelle application qui permet d’évaluer le couple associé à un pieu hélicoïdal depuis mon téléphone et en temps réel ! On n’acquiert pas nécessairement ce genre de savoir-faire au bureau. » Ben et Derek ont rapidement commencé à échanger ouvertement rétroactions et critiques constructives, ce dont Derek a su tirer le plus grand parti.

BEN WEISS, P.ENG. Ingénieur principal, Sols, matériaux et environnement Burnaby, C.-B. DEREK CHAN, EIT Ingénieur junior, Sols, matériaux et environnement Burnaby, C.-B.

MENTOR |

Mentoré |

En l’absence d’un programme structuré de mentorat, il peut s’écouler des années, voire des décennies, avant que certaines relations professionnelles ne révèlent des liens particuliers. Souvent, le lien de mentorat se développe après une longue collaboration et ne se manifeste qu’au besoin. Derek Chan, ingénieur junior depuis moins d’un an à notre bureau de Burnaby, a vu une formidable occasion de perfectionnement dans sa rencontre avec Ben Weiss, ingénieur principal au sein de l’équipe Sols, matériaux et environnement. « Je suis déterminé à obtenir mon titre professionnel d’ingénieur, explique Derek. Et j’avais besoin que quelqu’un m’apprenne les ficelles du métier. »

8 | EXPRESSO

« À mon avis, c’est le seul moyen de s’améliorer, précise Derek. Ce n’est qu’en acceptant de regarder nos points faibles qu’on peut changer. Je m’estime très chanceux de pouvoir compter sur un professionnel aguerri comme Ben pour me guider dans mon cheminement professionnel. Et cela, je ne le tiens jamais pour acquis. » De l’avis de Ben, tout repose sur un sens de l’initiative et une volonté

manifeste d’accroître son rendement et d’élargir ses connaissances. « Derek est très motivé, indique Ben. Il sait communiquer. S’il perçoit un problème, il le signale sur-le-champ et collabore avec les membres de l’équipe pour trouver une solution. Il gère efficacement la situation. » Évidemment, comme dans toute relation, le partage de connaissances ne se fait pas toujours à sens unique. Les gens possédant des compétences distinctes peuvent apprendre beaucoup les uns des autres, parfois de manière inattendue. « Un jour, Ben est entré dans la salle de dîner complètement obnubilé par son poignet. Son épouse lui avait offert une nouvelle montre intelligente, équipée avec plus de fonctionnalités qu’il n’en faut. Heureusement, comme j’en avais aussi une, j’ai pu inverser les rôles et lui donner quelques conseils. Il peut maintenant voir le système solaire à l’aide de sa montre. C’était génial. » Parfois, les gens travaillent pendant des décennies sans se rendre compte que leur mentor est à leurs côtés, soutenant leur perfectionnement et cultivant les occasions qui leur permettraient d’explorer une vaste gamme d’opportunités dans lesquelles exceller. Ça n’a pas été le cas pour Derek. En seulement quatre mois de mentorat auprès de Ben, il a reçu du soutien pour obtenir son titre professionnel d’ingénieur et, à l’occasion, a pu partager ses connaissances avec son mentor et l’aider à configurer l’immensité du système solaire sur sa montre. Même si un vaste espace sépare leurs rôles respectifs, leur volonté d’apprendre l’un de l’autre les fait graviter dans la même orbite.

Sur la photo : Ben Weiss (droite) et Derek Chan (gauche)

CE N’EST QU’EN ACCEPTANT DE REGARDER NOS POINTS FAIBLES

QU’ON PEUT CHANGER. »

Derek au sujet du partage, par Ben , de rétroactions et de critiques constructives

LE MENTORAT | 9

L’ART DE

CRÉER DES LIENS

GAÉTAN COUTURE, ING. Vice-président, Transport Sherbrooke, QC

MENTOR |

JOCELYN VOYER, ING. Ingénieur civil, Ponts et ouvrages d’art Sherbrooke, QC

Mentoré |

Gaétan Couture crée des ponts depuis 35 ans. Certains sont des structures de béton, d’autres des relations. Qu’il s’agisse de ponts ou de relations interpersonnelles, Gaétan est dans son élément lorsque vient le temps de bâtir ces liens, qui servent tant aux communautés et collectivités d’aujourd’hui qu’à celles de demain. Jocelyn Voyer est ingénieur civil et travaille au sein de l’équipe Ponts et ouvrages d’art de notre bureau de Sherbrooke. Le lien entre lui et son mentor, Gaétan, s’est créé tout à fait naturellement. « Je me souviens de ma première journée de travail chez EXP, il y a cinq ans. Dès mon arrivée, Gaétan est venu m’accueillir et m’a dit “Tu viendras me voir, je vais m’occuper de ton juniorat d’ingénieur”. Ça, c’était ma première rencontre avec Gaétan, un homme simple et humble, au sens de l’humour indéniable », raconte Jocelyn. Les murs du bureau de Gaétan sont tapissés de photos de ponts, de diplômes et de mentions honorifiques. Une armoire est remplie de documents d’offres de service. En un coup d’œil, on saisit qu’il a plusieurs projets derrière la cravate (même s’il n’en porte pas !). « Gaétan est une sommité chez EXP. Chaque fois que je vais le voir pour discuter d’un problème, ça ne semble jamais être quelque chose de nouveau pour lui. On dirait qu’il a déjà pensé à la solution avant même que je sois entré dans son

bureau. Il connaît tellement de choses et il est passé à travers plein d’aventures. Il est le père de notre département », confie Jocelyn avec admiration. Un parrain engagé, tourné vers l’avenir À ce jour, Gaétan compte près de trente parrainages d’ingénieurs de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

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Gaétan (gauche) et Jocelyn (droite)

Au bureau de Sherbrooke, en structures et en ouvrages d’art, il parraine tous les jeunes ingénieurs. « Il est généreux, dévoué et il veut prendre le temps de le faire », mentionne Jocelyn. Le parrainage est une occasion pour Gaétan d’expliquer aux jeunes ingénieurs, en l’espace de quelques mois seulement, le condensé de ses connaissances acquises au cours de sa carrière. « J’explique le rôle des ingénieurs au sein d’une équipe, d’une firme, d’une société, l’histoire de notre entreprise, de notre équipe, du marché des ponts. Je tente de leur faire comprendre que notre métier est en constante évolution et qu’il est important d’identifier rapidement les tendances », explique Gaétan. De son côté, Jocelyn confirme que chaque conversation qu’il a avec son mentor se traduit en une dose d’apprentissage. « C’est la personne avec qui j’ai un ratio le plus élevé en termes d’apprentissage versus la durée de la conversation. Gaétan est capable d’expliquer et de condenser plusieurs

éléments en peu de temps, grâce à son expérience et à ses connaissances inépuisables. Il est visionnaire et il s’appuie sur les faits du passé pour prévoir une stratégie pour le futur. Par exemple, il aime beaucoup nous montrer des graphiques sur son iPad pour expliquer l’historique des travaux en ouvrages d’art au Québec. On le taquine dans le département et on lui demande souvent de sortir son iPad pour nous montrer des photos ou un graphique », dit-il en riant. Pour Gaétan, le mentor est quelqu’un qui connait le passé parce qu’il l’a vécu et le présent, parce qu’il le vit. « Le jeune ingénieur, lui, connaît le présent, puisqu’il le vit aussi. Les deux, nous ne connaissons pas l’avenir. Lorsque je fais référence au passé, ce n’est pas pour dire que c’était mieux avant, mais plutôt pour démontrer que c’était différent d’aujourd’hui, et qu’aujourd’hui est certainement différent de ce que sera demain. En tant que mentor, j’essaie de rendre les jeunes sensibles aux événements actuels qui pourraient influencer l’avenir », explique-t-il.

LE JEUNE INGÉNIEUR, LUI, CONNAÎT LE PRÉSENT, PUISQU’IL LE VIT AUSSI.

LES DEUX, NOUS NE CONNAISSONS PAS

L’AVENIR. LORSQUE JE FAIS RÉFÉRENCE AU PASSÉ, CE N’EST PAS POUR DIRE QUE C’ÉTAIT MIEUX AVANT, MAIS PLUTÔT POUR DÉMONTRER QUE C’ÉTAIT DIFFÉRENT D’AUJOURD’HUI, ET QU’AUJOURD’HUI EST CERTAINEMENT DIFFÉRENT DE CE QUE SERA DEMAIN. EN TANT QUE MENTOR, J’ESSAIE DE RENDRE LES JEUNES SENSIBLES AUX ÉVÉNEMENTS ACTUELS QUI POURRAIENT INFLUENCER L’AVENIR. »

Gaétan Couture, ing.

LE MENTORAT | 11

IL FAUT SAVOIR GAGNER LA CONFIANCE

Gary Landry (gauche) et Joshua Wludyka (droite)

GARY LANDRY, P.ENG. Chargé de projets, Sols, matériaux et environnement Sydney, N.-É.

MENTOR |

“wow il est vraiment rigoureux ce gars-là” », raconte Joshua.

JOSHUA WLUDYKA, P.ENG. Ingénieur de projets, Sols, matériaux et environnement Sydney, N.-É.

Mentoré |

C’est précisément ce très grand souci du détail qui a fait réaliser à Joshua que Gary était une personne dont il pourrait assurément apprendre une chose ou deux. Une fois son diplôme en main, Josh, qui savait désormais ce qu’il vouait faire et où il voulait le faire, a commencé à travailler à temps plein chez EXP en tant qu’ingénieur junior. Gary estime que le partage des connaissances va de soi, mentionnant lui-même que plusieurs personnes ont influé sur sa carrière et ses méthodes de travail. « J’ai eu la chance d’avoir d’excellents mentors au début de ma carrière. Certains guidaient par l’exemple, d’autres par une implication directe. Je leur en suis tous reconnaissant. À cette étape de ma carrière, je commence à confier à d’autres la responsabilité de bon nombre de mes clients de longue date. Je suis très heureux de constater que, tout comme moi, les clients ont pleinement confiance en Josh. » Au fil des ans, Josh et Gary ont développé une solide relation de travail, Gary prenant toujours le temps de répondre aux questions, de prodiguer des conseils et de proposer de nouvelles approches. Gary a su reconnaître le talent de leader de Joshua et s’est activement affairé à trouver pour Josh

L’histoire commence à l’été 2006, à Sydney, en Nouvelle-Écosse. Joshua Wludyka, étudiant en génie cherchant à acquérir de l’expérience dans le domaine mais encore indécis quant au chemin qu’il allait emprunter, se joint à EXP à titre de stagiaire pour l’été. Cet été-là, Gary Landry, lui, assurait la surveillance de chantier sur divers sites. C’est sur le site d’un projet de l’équipe Sols, matériaux et environnement que les deux se sont rencontrés. Ni l’un ni l’autre ne se doutait que ce projet jetterait les bases d’une relation qui allait façonner leur carrière au fil des ans. Le projet en question s’inscrivait dans le plus vaste projet de réalignement du ruisseau des fours à coke de Sydney, et visait l’aménagement d’un nouveau cours d’eau qui servirait d’habitat pour poissons. Cette journée-là, il fallait examiner la taille des pierres et l’épaisseur du revêtement rocheux. Compte tenu de l’importance que revêtait la création d’un habitat sain pour les poissons, une grande précision était nécessaire quant à la taille, à la forme et au positionnement de chaque pierre et de chaque bloc rocheux. « Gary m’a demandé de confirmer les dimensions et les pentes. J’ai passé toute la journée à mesurer des pierres. À la fin, je me suis dit,

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des occasions qui lui permettraient de mettre ce talent à profit et de réussir. C’est ainsi qu’il a demandé à Joshua, qui n’était encore qu’en début de carrière, de tenir les réunions périodiques sur les travaux de construction d’un client. Josh se rappelle à quel point il se sentait intimidé de diriger une réunion chevronnés et d’autres intervenants qualifiés alors qu’il était lui-même si inexpérimenté. Mais avec Gary à ses côtés, Josh a piloté la réunion d’une main de maître. « Josh a misé sur ses traits de caractère – il professionnalisme et un calme exemplaires qui lui seront utiles tout au long de sa carrière. » « Je crois que c’est ce qui se dégage le plus des enseignements de Gary. Cette capacité à lire la situation et à réagir en conséquence. Parfois, il s’agit simplement d’écouter. » Alors que Gary envisage divers scénarios qui lui permettront de réduire la cadence et passer le flambeau aux plus jeunes, sa confiance en Joshua et en l’équipe de notre bureau de Sydney est à son apogée. à laquelle prenaient part des ingénieurs a toujours eu une personnalité bien affirmée – et les a tempérés par un

JE CROIS QUE C’EST CE QUI SE DÉGAGE LE PLUS DES ENSEIGNEMENTS DE GARY. CETTE CAPACITÉ À LIRE LA SITUATION ET À RÉAGIR EN CONSÉQUENCE. PARFOIS, IL S’AGIT SIMPLEMENT D’ÉCOUTER. »

Josh Wludyka, P.Eng.

LE MENTORAT | 13

LE MENTORAT PAR OSMOSE

VINOD PATEL, SE, PE Chargé de projets et directeur, Ponts et ouvrages d’art Chicago, IL

MENTOR |

« Vinod est devenu mon mentor par osmose, lui étant le professionnel au riche bagage d’expérience et moi la personne curieuse toujours intéressée à apprendre. Nous avons travaillé ensemble dans le cadre de nombreux projets lors desquels il était en quelque sorte le banc d’essai dont je me servais pour valider mes idées et mon approche à la résolution de problèmes. Ces interactions quasi symbiotiques m’ont aidé à développer une plus grande confiance en mes compétences techniques et relationnelles, compétences qu’il reconnait et salue souvent. » Au sein d’une entreprise comptant plus de 3 000 employés, le mentorat joue un rôle clé dans le développement professionnel de chacun d’entre eux. C’est ce qui s’est produit de 2015 à 2017, alors que Vinod et Kamlesh travaillaient ensemble dans le cadre d’un important projet de plan directeur pour l’Illinois Tollway, un projet pluridisciplinaire visant

Mentoré |

KAMLESH KUMAR, SE, PE Ingénieur en structures Chicago, IL

Le mentorat dans sa forme traditionnelle est profondément ancré dans notre patrimoine. Chez EXP, le mentorat façonne l’avenir pour les générations futures. À notre bureau de Chicago, Vinod Patel, ingénieur en structures et directeur de l’équipe Ponts et ouvrages d’art, est animé par une profonde passion pour les projets du secteur des transports. Apportant plus de 30 années d’expérience à ses projets, l’habileté de Vinod à mener chacun d’entre eux à bien avec succès sans égard à leur envergure, leur emplacement ou leur complexité, a maintes fois été saluée. Installé tout près se trouve un autre ingénieur en structures chevronné, qui voue un grand respect à Vinod pour son expertise, son style de gestion de projets et la générosité avec laquelle il partage son temps et son expérience. Kamlesh Kumar, lui aussi un expert technique bien connu pour son apport aux projets du secteur des transports, travaille avec Vinod depuis plus de treize ans. Kamlesh admire l’éthique de travail, la capacité de prise de décision et le professionnalisme de ce dernier.

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NOS INTERACTIONS QUASI SYMBIOTIQUES M’ONT AIDÉ À DÉVELOPPER UNE PLUS GRANDE CONFIANCE EN MES COMPÉTENCES TECHNIQUES ET RELATIONNELLES, COMPÉTENCES QU’IL RECONNAIT ET SALUE SOUVENT. » Kamlesh Kumar, SE, PE

une autoroute à péage et impliquant plusieurs parties prenantes. L’approche de gestion de Vinod était simple : satisfaire aux exigences, puis les surpasser afin que le projet réalisé se distingue et que sa qualité et son caractère novateur lui vaillent d’être primé. Pour ce projet, Vinod dirigeait l’ensemble de l’ingénierie des structures et assurait la coordination des efforts pour plusieurs firmes, alors que Kamlesh agissait à titre d’ingénieur des structures en chef. À mesure que le projet avançait, Vinod constatait le désir et la capacité de Kamlesh à fournir des conseils et des orientations techniques et tactiques à cette grande équipe. Graduellement, il a confié l’organisation et l’animation des réunions à Kamlesh, y apportant de l’information supplémentaire au besoin. Tout en demeurant présent et prêt à le guider et à nourrir son intérêt pour la gestion de projet, Vinod a ensuite permis à Kamlesh de réaliser certaines tâches et de gérer des équipes lui-même. Lorsqu’il interagit avec les clients, Kamlesh s’efforce de communiquer avec autant de clarté et de travailler avec autant de vigueur que le

Kamlesh Kumar

(gauche) et Vinod Patel (droite)

fait Vinod. Kamlesh guide maintenant les équipes qu’il dirige en plaçant les intérêts du client au premier plan, ce qu’il attribue au mentorat et au style de gestion de Vinod. Aujourd’hui, Vinod continue d’agir comme mentor auprès de Kamlesh et de jeunes ingénieurs. Être le mentor d’une autre personne est une expérience qu’il est très reconnaissant de pouvoir vivre. Quand on lui demande ce que ce rôle lui a apporté, c’est bien humblement qu’il nous répond. « C’est très gratifiant de guider et de conseiller les plus jeunes. Il est important de partager nos connaissances et de transmettre les

meilleures façons de gérer les projets et les budgets et de communiquer. Ça leur sera utile plus tard. Je suis heureux de pouvoir transmettre ce que j’ai appris et je suis confiant que la nouvelle génération saura en faire bon usage. » Ce n’est pas sans raison que certaines traditions survivent au passage des années. C’est qu’elles sont intemporelles, comme l’est le mentorat.

LE MENTORAT | 15

LE PILIER DE L’ÉQUIPE EN STRUCTURES

LUC O’NEIL, ING. Ingénieur en structures Salaberry-de-Valleyfield, QC

« Attends, attends, on va aller voir sur Google Earth ! » Ces mots, l’équipe en structures de notre bureau de Salaberry-de-Valleyfield les a entendus mille fois. À vrai dire, cette boutade de Luc O’Neil, lorsqu’un jeune ingénieur entre dans son bureau, définit exactement le style de son mentorat : comprendre et connaître, pour mieux aider. Lorsque Luc a commencé à travailler chez EXP il y a 35 ans, il ne l’a pas eue facile. « Je n’avais que mes connaissances et mes livres. C’est pour ça que tout au long de ma carrière, j’ai fait en sorte que les jeunes ingénieurs ne soient pas dans la même situation que celle que j’ai vécue à mes débuts et qu’ils aient de l’aide et du soutien. » Luc croit que pour être en mesure de conseiller une personne, il faut d’abord bien la connaître. Il discute d’un peu de tout avec ses employés : météo, voyages, famille. Il veut connaître leurs intérêts et leurs passions. Les liens se tissent et les jeunes sont ensuite plus ouverts à discuter des obstacles auxquels ils peuvent faire face. D’ailleurs, Louise Quesnel abonde en ce sens : « Luc est toujours de bonne humeur et sa porte est toujours grande ouverte pour nous. Il est disponible pour son équipe et il réussit à créer un milieu de travail agréable et propice aux échanges. » Le mentorat prend plusieurs formes et Luc a agi comme un conseiller et un catalyseur de recherche de solutions. Maxime Primeau en donne un bon exemple. « Un des premiers projets sur lesquels j’ai travaillé avec Luc était très particulier. Il s’agissait de la réfection complète d’une dalle structurale dans un milieu industriel, où les produits chimiques étaient très

MENTOR |

PIERRE-FRANÇOIS GIROUX, ING. Ingénieur en structures Salaberry-de-Valleyfield, QC CHARLES O’NEIL, ING. Ingénieur en infrastructures Montréal, QC

mentorées | et mentorés |

YACINTHE PARENT, ING. Ingénieur en structures Salaberry-de-Valleyfield, QC

MAXIME PRIMEAU, ING. Ingénieur en structures Salaberry-de-Valleyfield, QC ALYSSA QUACH, ING. JR Ingénieure junior en ouvrages d’art Montréal, QC

LOUISE QUESNEL, ING. Ingénieure en structures Salaberry-de-Valleyfield, QC

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corrosifs et cohabitaient très mal avec l’acier d’armature. Luc m’a beaucoup aidé à comprendre le projet au-delà des plans afin d’avoir une vision globale. Les parties de la faisabilité et de la méthode de travail sont les plus difficiles à assimiler en sortant de l’école, mais Luc sait aider les jeunes ingénieurs en prenant le temps de leur expliquer comment sont exécutés ces travaux. » À des ingénieurs juniors, comme Alyssa Quach, il a enseigné à prioriser

le client. « Il m’a appris à entretenir de bonnes relations avec les clients et les architectes, ainsi qu’à gérer les imprévus et la pression sur un chantier. » Pour Yacinthe Parent, Luc n’a pas seulement contribué à la réussite d’une personne, mais bien à celle d’une équipe complète en partageant ses connaissances techniques avec les jeunes ingénieurs. Il leur a tous enseigné à bien analyser des problèmes techniques et à structurer leur pensée. Luc a eu une influence considérable sur toute une équipe, mais c’est plus près de lui que son héritage se fait le plus ressentir. Son fils, Charles, a suivi la voie de son père. Il est lui aussi ingénieur et employé d’EXP. L’émotion est vive et palpable lorsqu’il parle de son père. « J’étais très ému lorsque j’ai appris que l’équipe avait présenté la candidature de mon père, car cela en dit beaucoup sur lui : c’est un homme intègre, authentique, à l’écoute des autres et toujours prêt à aider. Mon père ne se considère pas comme un mentor, car, pour lui, c’est naturel d’aider les autres. Il ne veut pas que les jeunes ingénieurs aient à subir ce que lui a eu à vivre lorsqu’il a amorcé sa carrière d’ingénieur. » Le mot de la fin revient à Pierre-François Giroux. « Avec son sens de l’humour et sa bonne humeur, Luc a fait en sorte que son milieu de travail soit agréable, en dépit du stress, des budgets et des échéanciers serrés. La retraite de Luc, au-delà du départ d’un mentor et d’un collègue très apprécié, signifie que le département de structures perd un pilier. Évidemment, aucun ingénieur en structures n’aime perdre un pilier ! »

Luc (droite) enseigne à son

équipe à analyser rigoureusement les problèmes techniques et à penser de manière structurée

MON PÈRE NE SE CONSIDÈRE PAS

COMME UN MENTOR, CAR, POUR LUI, C’EST NATUREL D’AIDER LES AUTRES. »

Le fils de Luc, Charles O’Neil, ing.

LE MENTORAT | 17

UN GUIDE, UN MENTOR ET UN AMI

MATTHEW SCHOENHERR, PE Ingénieur en électricité Glendale, CA JUAN PASTRANA Concepteur en électricité Glendale, CA

MENTOR |

Mentoré |

Dans des marchés compétitifs, les candidats et les employés recherchent un travail significatif et stimulant et des leaders engagés. C’était aussi le cas pour Juan Pastrana, en 2015, lorsqu’il a obtenu son diplôme en génie architectural de l’Université Kansas State. Avant de terminer ses études, Juan avait entendu son lot d’histoires cauchemardesques à propos de patrons désengagés et de milieux de travail banals où les gens se dépêchaient de quitter le bureau à 17 h. C’est toutefois avec optimisme qu’il a choisi EXP et quitté le Kansas pour entreprendre une carrière de concepteur en électricité à Glendale, en Californie.

Cumulant une quinzaine d’années d’expérience en génie électrique, Matthew Schoenherr connaissait bien l’environnement dynamique d’EXP et était prêt à guider Juan pour qu’il puisse y exceller et y mener une carrière riche en défis et en réussites. Matt était reconnu comme étant une personne qui s’efforçait de créer et de maintenir un contexte de travail où chaque personne peut gravir les échelons menant à la réussite, et c’est ce qu’il voulait offrir à Juan. Il a mis en place un style d’accompagnement, axé sur l’enseignement, et a aidé Juan à perfectionner les compétences qu’il avait acquises puis à les appliquer à de vrais projets. Dans ce milieu où tout se déroule à un rythme intense, Juan devait apprendre rapidement, mais aussi méthodiquement. Répartis à l’échelle de l’Amérique du Nord, les membres de son équipe surpassaient les

Juan Pastrana (gauche) et Matthew Schoenherr (droite)

attentes des clients en puisant dans leurs talents créatifs pour proposer des solutions inspirées qui bonifiaient l’expérience client tout en satisfaisant aux exigences du projet. Pour arriver à en faire autant, Juan se tournait vers Matt afin que ce dernier le guide lors des étapes charnières de ses projets, lui permettant ainsi de surmonter les obstacles et réussir. La vaste expérience que Matt avait acquise durant ses 15 années au sein de l’entreprise, à concevoir des solutions novatrices en travaillant comme ingénieur en électricité sur des projets complexes et ambitieux, faisait de lui une personne en qui Juan avait une grande confiance. Pendant que Matt guidait Juan vers une carrière tout aussi significative que la sienne, ils ont travaillé ensemble sur

Juan Pastrana avec ses parents lors de sa collation des grades à la Kansas State University

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EN TRAVAILLANT CHEZ EXP AVEC DES LEADERS EXCEPTIONNELS QUI AVAIENT MUTUELLEMENT CONFIANCE EN LEUR TRAVAIL, J’AI VU S’ÉLABORER DES SOLUTIONS À DES PROBLÈMES COMPLEXES. ÇA M’A APPRIS À TRANSFORMER MON PROCESSUS DE RÉFLEXION ET À ENSEIGNER À MES EMPLOYÉS EN TANT QUE GUIDE, JE SUIS ICI POUR LES AIDER À PERFECTIONNER LEURS COMPÉTENCES ET LES FAIRE PASSER AU NIVEAU SUPÉRIEUR. » À TRAVAILLER ENSEMBLE, EN ÉQUIPE.

plusieurs projets comme des événements de divertissement thématiques transportant les gens dans des galaxies lointaines et des parcs zoologiques qui servent de refuge pour les animaux sauvages. Avec leur équipe, ils ont écouté attentivement les demandes de leurs clients, soigneusement conçu les systèmes électriques, puis exercé un contrôle de la qualité exhaustif. Aller au-delà des besoins des clients ne coule pas de source. Ça doit être enseigné, appris et expérimenté. Matt l’a enseigné, une étape à la fois, et Juan l’a appris, un jour à la fois. Matt sait d’expérience combien le mentorat est important. « Au début de ma carrière, je me souviens que la fausse impression que personne ne pouvait mieux réaliser un projet que vous était très

répandue. En travaillant chez EXP avec des leaders exceptionnels qui avaient mutuellement confiance en leur travail, j’ai vu s’élaborer des solutions à des problèmes complexes. Ça m’a appris à transformer mon processus de réflexion et à enseigner à mes employés à travailler ensemble, en équipe. En tant que guide, je suis ici pour les aider à perfectionner leurs compétences et les faire passer au niveau supérieur. » Aujourd’hui, Juan rit en se rappelant avoir pensé qu’il pourrait devoir travailler pour un patron sorti tout droit d’un cauchemar. C’est plutôt un guide, un mentor et un ami qui l’attendait.

Matthew Schoenherr, PE

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DES ATOMES CROCHUS QUI MÈNENT DROIT DEVANT

ALAM ANSARI, P.ENG. Chargé de projet principal, Infrastructures et transport Ottawa, ON ALY ELGAYAR Dessinateur-concepteur, Infrastructures et transport Ottawa, ON

MENTOR |

Mentoré |

« Assurez-vous de ne pas rester cloîtrés dans un bureau. »

Aly Elgayar a pris à cœur ce conseil d’un professeur lors de sa maîtrise en sciences appliquées à l’Université d’Ottawa. Depuis, il a cherché les occasions qui lui permettraient de sortir du bureau et de s’investir pleinement dans des projets, sur le terrain. Étudiant prometteur, Aly s’est d’abord joint à notre groupe de géotechnique. Sous contrat pendant sa maîtrise, il réalisait des essais sur des échantillons, en laboratoire. Cela ne cadrait pas du tout avec le conseil de son professeur, mais en début de carrière, on trouve rarement le poste idéal du premier coup.

Alam Ansari (gauche) et Aly Elgayar (droite)

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CHAQUE JOUR EST UNE NOUVELLE OCCASION D’APPRENTISSAGE. COMME TU LE FERAIS POUR TOUTE STRUCTURE, POSE D’ABORD LES FONDATIONS. SI ELLES SONT SOLIDES, CE SERA PLUS RAPIDE ET PLUS FACILE DE CONSTRUIRE DESSUS. » Alam Ansari, P.Eng.

Au cours des deux années qui se sont écoulées depuis, Alam a fait profiter Aly de son expérience de plus de 30 ans en le guidant tout au long d’une série d’importantes transitions : de la vie d’étudiant à celle de professionnel accompli ; de la vision abstraite des projets à la compréhension des répercussions concrètes de son travail de conception ; et de son travail au laboratoire à une carrière en ingénierie des infrastructures. Et Aly continue d’apprendre tout ce qu’il peut apprendre. Fort de la supervision d’Alam, Aly sent que rien ne peut l’arrêter dans sa quête de nouveaux défis. « J’ai entamé les procédures d’obtention de mon titre professionnel d’ingénieur, précise-t-il. Alam a toujours été d’un grand soutien dans mon cheminement. Quand j’ai besoin de flexibilité dans mon horaire, il m’aide à gérer et équilibrer les priorités concurrentes. Je ne sais pas si j’y arriverais sans lui ! »

Lorsqu’il s’est adressé à son supérieur afin de recueillir des données complémentaires pour sa maîtrise, celui- ci lui a présenté Alam Ansari, chargé de projet principal en infrastructures et transport. Les deux se sont bien entendus dès le début, et la vaste discussion dans laquelle ils se sont ensuite lancés a beaucoup impressionné Alam. « Il me semblait être un jeune homme remarquable, se souvient Alam. Quand on forme une équipe, un des principaux impondérables, c’est l’affinité entre les membres du groupe. Par son attitude, j’ai su qu’Aly serait un bon candidat. Lorsqu’il a manifesté son intérêt pour la conception de structures, je lui ai simplement demandé : “Veux-tu te joindre à mon équipe ?” » Aly n’a pas hésité une seconde. Travailler au sein de l’équipe de génie des infrastructures lui permettrait de sortir et de travailler dehors, loin d’un écran d’ordinateur, dans le monde réel. Surtout,

il ne serait pas seul : il aurait le soutien d’Alam à chaque étape du parcours. C’est alors qu’Alam a proposé à Aly un objectif ambitieux : « Je veux que tu apprennes tout ce que tu peux en un an. » Alam a notamment invité Aly à assimiler le vocabulaire technique de l’industrie et à se familiariser avec les processus et les procédures qui lui seraient utiles. Durant cette période, Aly a collaboré avec des équipes d’autres disciplines et a pu constater la portée de son travail et la façon dont il s’inscrit et s’intègre dans l’ensemble du projet. Il a participé aux inspections pour connaître les problèmes pouvant survenir sur le chantier. « Chaque jour est une nouvelle occasion d’apprentissage, lui a dit Alam. Comme tu le ferais pour toute structure, pose d’abord les fondations. Si elles sont solides, ce sera plus rapide et plus facile de construire dessus. »

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QUAND LE MENTORAT SERT DE TREMPLIN À LA COLLABORATION

CHRISTINA CRUZ Directrice, Marketing régional Markham, ON ANASTASIA MARKEVICH Coordonnatrice du marketing Markham, ON

MENTOR |

À ses débuts chez EXP en 2004, Christina figurait parmi les rares professionnels du marketing et des offres de service d’EXP, responsables d’élaborer les propositions et d’appuyer nos diverses équipes d’ingénierie du centre du Canada et de l’ensemble de l’entreprise. Christina s’était alors forgé une vision claire du service, de la façon dont il pouvait renforcer l’image de marque de l’entreprise et transformer les processus de développement des affaires. Mais il lui fallait une équipe. Entre en jeu Anastasia Markevich, qui s’est jointe à EXP en 2014. Elle occupait alors un poste de nature légèrement différente, plus axé sur la dimension administrative, et relevait d’un autre gestionnaire. Lorsque leurs fonctions se chevauchaient, Christina en profitait pour former Anastasia et l’aider à développer ses compétences latentes. « Dès notre première interaction, j’ai vu qu’elle avait un énorme potentiel, explique Christina. Elle apprend vite et peut traiter beaucoup d’information rapidement. » « À bien des égards, Christina est devenue ma gestionnaire de facto, souligne Anastasia en souriant. Elle m’a prise sous son aile et m’a initiée et formée dans toutes les sphères de mon travail actuel. Lentement, mais sûrement, mes fonctions sont devenues de plus en plus axées sur le marketing, une passion que nous partageons désormais. Dès le départ, je l’ai prise pour modèle et l’ai vue comme une mentore. »

Mentorée |

Le cheminement professionnel de Christina Cruz, directrice du marketing régional, illustre la croissance et l’évolution de la fonction du marketing régional chez EXP. Ses compétences et ses équipes ont pris de l’ampleur au même rythme que la portée et l’influence de notre service du marketing partout en Amérique du Nord.

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Anastasia Markevich (gauche) et Christina Cruz (droite)

ELLE M’A PRISE SOUS SON AILE ET M’A INITIÉE ET FORMÉE DANS TOUTES LES SPHÈRES DE MON TRAVAIL ACTUEL. LENTEMENT, MAIS SÛREMENT, MES FONCTIONS SONT DEVENUES DE PLUS EN PLUS AXÉES SUR LE MARKETING, UNE PASSION QUE NOUS PARTAGEONS DÉSORMAIS. DÈS LE DÉPART, JE L’AI PRISE POUR MODÈLE ET L’AI VUE COMME UNE MENTORE.  Anastasia Markevich

désormais l’ensemble des équipes de marketing régional du Canada et des États-Unis, relevant directement du président et chef de « Le fait de contribuer à l’évolution de l’entreprise et de son image de marque m’incite à parfaire mes connaissances et à les transmettre aux membres de mon équipe. Je sais que je ne peux pas y arriver seule, alors je m’entoure de personnes compétentes aux points de vue variés. C’est ce qui nous permet d’obtenir des résultats optimaux », conclut Christina. l’exploitation, Mark Dvorak.

Un an plus tard, Christina a officialisé leur lien hiérarchique et a créé l’équipe de marketing régional de l’Ontario, une démarche qui visait à décloisonner les activités et à servir de tremplin à la collaboration dans l’ensemble de l’entreprise. Ensemble, Anastasia et elle ont élaboré un modèle d’équipe de marketing régional et continué d’élargir leurs activités au même rythme que l’entreprise. « Christina se distingue par sa compassion, son professionnalisme et sa patience, ajoute Anastasia. Elle conserve toujours une attitude positive, calme et professionnelle, même dans les situations difficiles. J’ai beaucoup appris d’elle, non seulement en tirant parti de son mentorat direct, mais aussi en l’observant dans diverses circonstances. » Reconnue pour sa profonde compréhension du fonctionnement et du marketing de l’entreprise, ainsi que pour son optimisme contagieux, Christina se fait un point d’honneur de partager son expérience et de mettre les forces de ses collègues à profit. À des lieues de ses débuts modestes, Christina dirige

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LORSQUE LA LIGNE EST TRACÉE D’AVANCE

organisé chez la famille d’origine italienne. « Claude parlait de son travail d’ingénieur à mon père et je me disais que ce métier était fait pour moi », raconte Pietro. Une dizaine d’années plus tard, lorsque Claude a appris que Pietro avait obtenu son diplôme en ingénierie, il l’a contacté et lui a dit : « Si ça t’intéresse, je peux t’aider à te trouver un emploi. » À partir de ce moment, Pietro a su qu’il pourrait toujours compter sur Claude. « Il m’a pris rapidement sous son aile. Il me disait toujours que s’il pouvait m’aider, il allait le faire. Pour moi, Claude est beaucoup plus qu’un mentor, c’est un ami, un confident », confie Pietro. Il consigliere Pietro a travaillé aux côtés de Claude durant les trois premières années de sa carrière. Claude lui a permis de se familiariser avec les particularités du travail d’ingénieur- conseil, une méthodologie qui n’est pas enseignée sur les bancs d’école. Quelque temps après avoir accepté un poste de direction chez EXP, Pietro a contacté Claude pour lui demander de se joindre à son équipe. « J’avais besoin de son expérience pour m’aider à bâtir l’équipe, me guider dans mes réflexions et développer la stratégie. Claude m’a souvent dit qu’il était important de s’entourer des bonnes personnes, ce que j’ai fait en lui demandant de venir travailler dans mon équipe », raconte-t-il. Aujourd’hui, Claude est encore le point de référence de Pietro. « Lorsque j’ai des décisions importantes à prendre, je le consulte afin d’avoir une seconde opinion. Je l’appelle Il consigliere , qui signifie “le conseiller” en italien », dit-il. Se donner le temps de prendre le temps Manuelle a quant à elle fait la connaissance de Claude lorsqu’il a joint les rangs d’EXP. Elle le côtoyait à l’occasion comme collègue et dans le cadre de ses fonctions de

CLAUDE HUDON, ING. Ingénieur en mécanique du bâtiment Montréal, QC

MENTOR |

Il y a de ces personnes que l’on rencontre et qui influencent nos décisions, sans même que l’on s’en rende compte. Une simple conversation peut éveiller en nous des passions qui redéfinissent complètement notre trajectoire. C’est ce qu’ont vécu Pietro Guerra et Manuelle Croft, tous deux ingénieurs à notre bureau de Montréal. Leur rencontre avec Claude Hudon est un événement qui a changé leur parcours. Un souper « à l’italienne » qui noue des parcours C’est à l’âge de 13 ans que Pietro fait la rencontre de Claude, alors que ce dernier participait à un souper PIETRO GUERRA, ING. Vice-président, Développement stratégique – Bâtiment et industrie Montréal, QC MANUELLE CROFT, ING., PA LEED O+M, RCx, BCxP Chargée de projets, Bâtiment durable Montréal, QC

Mentoré |

Mentorée |

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coordonnatrice LEED, mais ce n’est que quelques années plus tard qu’elle a davantage sollicité son aide. « Lorsque je suis devenue chargée de projets, j’avais énormément de nouveaux éléments à intégrer et à maîtriser rapidement. Entre autres, j’avais besoin d’apprendre à bien préparer les offres de service, comment résoudre certaines problématiques, savoir comment aborder les nouvelles situations qui se présentaient quotidiennement, qu’elles soient sur le plan technique,

administratif ou humain. À un moment donné, Claude m’a fait part d’une citation qui m’a fait réfléchir et m’a réconfortée : Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. C’est comme s’il m’avait dit que c’était correct de s’accorder le temps d’approfondir un sujet afin de bien le comprendre, de bien structurer sa pensée, et ce, même dans un contexte où tout va si vite », raconte-t-elle. Suivre sa trajectoire Claude a eu une grande influence sur le parcours, “ la ligne ” de Pietro. « Pietro le prétend lui-même. De prime abord, ça me surprenait, mais après réflexion, je crois bien que c’est assez exact », admet humblement Claude, les yeux humides et le regard rempli de fierté. Ce n’est que tout récemment que Pietro a réalisé tout l’impact que Claude a eu sur sa carrière et sur sa personne. « Lorsqu’on m’a offert le poste de vice-président en développement stratégique, je voulais en discuter avec quelqu’un qui me connaissait suffisamment et qui pouvait me conseiller sur les avantages et les défis qu’un rôle de la sorte pouvait apporter. Je pense qu’à ce moment-là, il a aussi réalisé comment il pouvait influencer mes réflexions et ma trajectoire », raconte-t-il. Manuelle, pour sa part, voit l’influence de Claude comme le souffle du vent qui permet au voilier de poursuivre sa trajectoire. Elle tient le gouvernail et suit sa direction vers un endroit précis, selon la tangente inspirée par Claude. « Claude a une influence sur moi, mais je continue mon chemin, à la lumière de ses conseils et des réflexions qu’il éclaire en moi », conclut-elle.

Pietro Guerra (gauche), Claude Hudon (centre), et Manuelle Croft (droite)

CLAUDE M’A SOUVENT DIT QU’IL ÉTAIT IMPORTANT DE S’ENTOURER DES BONNES PERSONNES, CE QUE J’AI FAIT EN LUI DEMANDANT DE VENIR TRAVAILLER DANS MON ÉQUIPE. » Pietro Guerra, ing.

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QUAND L’ÉLÈVE DÉPASSE LE MAÎTRE, C’EST MISSION ACCOMPLIE

DANIEL NAPPERT, ING. Chargé de projets, Bâtiment Sherbrooke, QC JULIE PELLERIN, ING., PA LEED BD+C Directrice, Mécanique- électricité Sherbrooke, QC

MENTOR |

Daniel Nappert. « J’avais entendu dire que Daniel Nappert, de la firme EXP, était un bon accompagnateur et que je devais lui faire parvenir mon CV, ce que j’ai fait, mentionne Julie. Il m’a contactée pour me rencontrer en entrevue et m’a engagée quelques jours plus tard », raconte-t-elle. Ce fut dès lors le début d’une histoire professionnelle inspirante, fondée sur le respect et la confiance. Un homme d’équipe avant tout Né dans une famille de onze enfants, Daniel a rapidement saisi le sens de l’expression « travail d’équipe » et a su l’appliquer dans les différentes sphères de sa vie pour devenir le gestionnaire qu’il est aujourd’hui. « J’ai été entraîneur d’une équipe de hockey pendant quatorze ans. L’esprit d’équipe est ce qui est le plus important pour moi », mentionne-t-il. Les éléments clés du succès sont pour lui le respect, l’entraide et la communication. Même durant les périodes très occupées, Daniel, qui cumule 35 années de service au sein d’EXP, privilégie les relations de travail dans son équipe. Que ce soit pour répondre à une question ou simplement pour boire un café dans la salle de pause

avec ses employés, il prend le temps de s’arrêter et il s’intéresse à ce que les gens ont à lui dire. « Daniel, il est près de son monde et ça, c’est quelque chose qui est très apprécié. Dans l’équipe, comme l’expression le dit, on est tissé serré. Chaque jour, on aime passer quelques minutes ensemble pour discuter autour de la machine à café, pour parler du travail, mais aussi de tout et de rien. Ça fait du bien à tout le monde, ça cultive l’esprit d’équipe et tisse des liens entre les employés », mentionne Julie.

Mentorée |

Lorsque Julie Pellerin raconte son parcours professionnel, le nom de celui qu’elle décrit comme étant son mentor, Daniel Nappert, fait rapidement son entrée. Du même coup, son regard s’illumine et les propos à l’égard de celui qui a joué un rôle prépondérant dans sa carrière chez EXP, depuis 1999, sont empreints de respect et d’admiration. Julie venait tout juste d’obtenir son baccalauréat en génie électrique de l’Université de Sherbrooke lorsqu’une personne œuvrant déjà dans l’industrie lui a offert un conseil judicieux qui allait donner le ton à sa carrière, soit de faire parvenir son CV à un certain

Le reflet d’un leader positif Dès ses débuts chez EXP, Julie a vite su identifier Daniel comme étant un exemple à suivre. « La porte du bureau de Daniel est toujours ouverte. Au début de ma carrière, il m’a beaucoup

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